14 décembre 1919, le premier temps du souvenir de la Grande Guerre

 Comme depuis plus d’un siècle, les commémorations de l’Armistice du mois passé ont honoré l’engagement des soldats ayant combattu lors de la première guerre mondiale.

Dans la mémoire de l’enfant des années 1950 que je fus, les souvenirs de ce moment de la vie locale à Saligny-le-Vif sont ceux d’un événement plus sobre dans sa solennité qu’aujourd’hui dont il me reste des instants marquants comme l’appel des 16 noms qui figuraient alors au monument près de l’église suivi de l’annonce « Mort pour la France » à chaque citation, le chant d'une Marseillaise consciencieusement répétée avec ma mère sur les bancs de l’école communale, la descente de la route de Villequiers vers la Mairie pour les « petits gâteaux » et le « mousseux ».

Mais il me revient également celui de la lecture des registres d’état civil à laquelle il m’arrivait de m’adonner lorsque j’accompagnais mon père occupé lui à ses travaux de secrétaire de mairie. La mention « Mort pour la France » que je pouvais y lire en marge de certains actes de décès me parlait encore peu tant d’ailleurs les anciens poilus encore vivants étaient fort peu diserts sur cet épisode de leur vie.

Ces derniers ayant disparu, les pages 148 à 172 du livre Papa Jean paysan berrichon, ont été l’occasion de mesurer  quel avait pu être l’impact de la Grande Guerre de 1914-1918 sur la vie d’une famille locale perdant l’un des siens. Jusqu’à peu, avec mes souvenirs d’enfance, c’est pratiquement le seul reflet de cette époque que je connaissais vraiment, hormis quelques bribes concernant la famille FERRAND tellement le cas de celui venu s’installer au Petit Nuisement quelques mois avant la mobilisation fut singulier (sa dépouille sera retrouvée devant Douaumont 21 ans après sa mort).

A Saligny-le-Vif, et comme dans beaucoup de petites communes rurales, le monument aux morts restera bientôt le seul élément d’appréciation factuel immédiat du poids du conflit de 1914-1918  sur les populations qui y vivaient alors.

Compte-tenu du cadre dans lequel j’ai inscrit mon blog, occulter cet épisode d’un travail mémoriel était impossible et il m’a semblé intéressant de compulser la masse de données accessibles en virtuel depuis maintenant 10 ans. Il en ressort des résultats qui changent quelque peu la seule dimension donnée par le monument aux morts au demeurant fort modeste de Saligny-ie-Vif.

Je vais donc y consacrer quelques pages qui seront regroupées sous le libellé Guerre 1914-1918. En avant-première, voici une copie des articles de presse parus dans la Dépêche du Berry et le Journal du Cher du 18 décembre 1919 témoignant des origines du monument ultérieurement déplacé près de l’église.



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