Hilaire PETIT et Nicolas SAULET maires sous la Seconde République
Le
24 février 1848, le roi Louis Philippe abdique et un gouvernement provisoire se
met au travail avec pour projet d’installer une seconde République.
Le
maire de Saligny-le-Vif est alors Hilaire PETIT, cultivateur résidant aux
Essarts. Originaire de Villequiers où il est né le 14 février 1795. Il est le
fils de Antoine PETIT qui avait eu jusqu’alors la plus grande longévité dans la
fonction avec 16 ans de présence de juin 1813 à juin 1829.
Déjà
maire de octobre 1840 à décembre 1843, il succède une seconde fois à François DRAULT
en janvier 1847.
Dans
le camp des républicains qui se sont dressés contre la monarchie, deux courants
tentent de cohabiter : une tendance majoritaire modérée partisane de
l’ordre, et une autre radicale socialiste. Au sein d’un gouvernement provisoire
de 11 membres, Auguste LEDRU-ROLLIN quasiment unique représentant du courant
minoritaire occupe le poste de Ministre de l’Intérieur.
A
la veille des élections à la députation du 23 avril 1848 à la suite desquelles
l’Assemblée Constituante proclamera la seconde république le 4 mai 1848, le
pays retrouve parfois des accents de la grande révolution de 1789, avec la
plantation des arbres de la Liberté.
C’est
l’événement qui nous est relaté par un article du Journal du Cher du 8 avril
1848 ici reproduit.
Le dimanche 3 avril la municipalité de Saligny-le-Vif a organisé une fête républicaine et plante l’arbre que l’on voit sur des cartes postales éditées un demi-siècle plus tard. Sa représentation la plus ancienne pourrait être celle de la carte postale éditée à La Charité par C. Perrot que voici :
La République de mai 1848 issue du suffrage universel qui a remplacé le suffrage censitaire en vigueur depuis 1815 sera très modérée. Elle est du côté du parti de l’Ordre, les républicains modérés obtenant 500 députés, les conservateurs monarchistes 290, et les républicains radicaux et socialistes 90.
L’exception du Cher au parti de l’Ordre, c’est Félix PYAT un homme politique de Vierzon journaliste et dramaturge, ami de George Sand elle-même très liée à Auguste Ledru-Rollin. Ledru-Rollin et ses amis ont pour action de communiquer leurs idées dans le monde ouvrier, mais aussi dans le milieu rural qui est encore largement majoritaire en Berry à cette époque
La propagande de ces
« rouges » tel qu’on les qualifie est assez efficace car leurs idées
"démocratiques et socialistes" deviennent un espoir pour beaucoup de
paysans, qui attendent "la République des Petits ».
A
cet égard, avril 1848 va marquer un tournant dans l’administration communale de
Saligny-le-Vif où va s’affirmer et pratiquement sans discontinuité jusqu’en 1908
(terme du mandat de Pierre CAFIOU frère de papa Jean paysan berrichon) une
sensibilité républicaine fortement appuyée, avec des prises de distances
évidentes à l’égard du clergé et des grands propriétaires fonciers issus de la
noblesse.
Comme
son père, Hilaire PETIT sera maire jusqu’à son décès à Saligny-le-Vif le 9
janvier 1851. Va lui succéder en février (avant le coup d’état du 2 décembre de
Louis Napoléon Bonaparte) son adjoint et beau-frère Nicolas SAULET qui restera
en fonction au-delà la seconde république jusqu’en juillet 1860. Nicolas SAULET
originaire de Saligny-le-Vif d’une famille de tisserands est né en 1801 et décédera
en 1888 après avoir épousé en 1824 Jeanne PETIT sœur de Hilaire.
Note de l’auteur : d’autres articles à venir témoigneront d’une filiation « politique » dont la singularité était encore évidente dans les décennies 1950 et 1960 ? Qui n’a pas entendu alors parler par les « anciens » de vote « rouge » aux Essarts !
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